
Quand la musique enchante nos neurones
et nous transforme
Quand la musique enchante nos neurones
et nous transforme
Remède ré-enchanteur en ces temps difficiles, que nous traversons, qui nous ont éloignés de nos proches, nos amis, de notre nature profonde d’êtres sociaux, la musique a des vertus tant surprenantes que véritablement spectaculaires parfois...
Si elle adoucit les mœurs, elle est aussi un puissant stimulant cognitif et cérébral, boostant notre créativité et notre intelligence émotionnelle.
C’est un fait, elle nous est vitale et a littéralement un «pouvoir transformationnel», pour reprendre les termes d’Emmanuel Bigand, professeur chercheur en neurosciences cognitives à l’Université de Bourgogne1.

Nous commencerons notre voyage à travers l’être musical que nous sommes par le volet pathologique, donc médical, où
la musique offre en effet des recours thérapeutiques efficaces : dans la grande prématurité, les pathologies cérébrales, notamment neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, ou encore dans
la rééducation.
Ce volet pathologique nous permettra de comprendre comment la musique fait tant de merveilles au quotidien plus généralement, et ce à tous les âges, des tout-petits aux plus âgés, contribuant à retarder les effets du vieillissement cérébral et cognitif.
Elle compte à son actif de nombreuses prouesses sur le cerveau.

Dans la grande prématurité
La musique est largement utilisée dans les services de néo-natalité où les observations rapportées sont pour le moins spectaculaires.
Dans le service du Pr Denis Semama au CHU de Dijon, par exemple, «les observations ont montré que chanter à voix douce des berceuses pouvait déclencher des réflexes de succion chez ces grands prématurés»2, rapporte Emmanuel Bigand. Ces réflexes sont indispensables pour leur nutrition, donc leur survie.
Un autre exemple, chez nos voisins suisses cette fois. L’équipe de recherche de Lara Lordier, docteur en neurosciences aux Hôpitaux de Genève (HUG) et à l’Université de Genève, a mené une étude au sein de l’Unité de néonatologie des HUG. L’objectif était d’examiner les effets de la musique sur les réseaux neuronaux des prématurés. Les morceaux ont été spécialement composés par Andreas Vollenweider, musicien zurichois, qui a ainsi créé trois environnements sonores : un pour l’endormissement, un pour le réveil, et un dernier pour interagir durant les phases d’éveil. Cette étude a été réalisée en double-aveugle sur une quarantaine de prématurés répartis en deux groupes. Les premiers résultats, publiés dans la revue PNAS3, se sont révélés surprenants. « Grâce à des examens réalisés par IRM fonctionnelle au repos, nous avons pu observer que le développement du cerveau des bébés à qui l’on avait passé ces morceaux était davantage similaire à celui des enfants nés à terme », commente le Pr Petra Hüppi, médecin chef du Service de développement et croissance des HUG, qui a supervisé ces travaux. Qui décrit : « Les connexions entre le réseau de saillance* et le cortex auditif, frontal et sensori-moteur, étaient beaucoup plus actives que chez les prématurés n’ayant pas écouté de musique ».
Ainsi, la musique composée tout spécialement pour eux a permis au cerveau de ces grands prématurés de mieux se développer, notamment en créant plus de connexions neuronales.
*Le réseau dit « de saillance » est essentiel. Il permet de détecter les informations et d’en évaluer la pertinence à un moment précis, avant de faire le lien avec les autres réseaux cérébraux devant possiblement intervenir. Il est l’endroit du cerveau où règne l’hypersensibilité. Selon son hyperactivité, le réseau de saillance produit l’hyperactivité des six sens. Nous vous invitons à voir à ce propos le documentaire de l’auteure et réalisatrice Nathalie Brochard : « Enfants Hypersensibles, un présent pour l’avenir ». (Lien vers le film)
Dans la maladie d’Alzheimer
La musique peut faire revivre un corps « pétri » par la maladie d’Alzheimer. Vous avez certainement pu le voir avec Marta González, dans une vidéo qui est devenue virale. Nous sommes dans la maison de retraite d’Alicante en Espagne, où intervient l’association Musica para despertar, qui accompagne les malades Alzheimer par la musicothérapie.
Marta est dans un fauteuil roulant, casque sur la tête, le visage inexpressif, et soudain, à l’entente du célèbre ballet de Tchaïkovski Le lac des cygnes, son visage s’anime, puis son corps, dessinant avec ses bras les mouvements de la chorégraphie interprétée maintes fois sur scène dans les années 1960. Quand Marta, alors Marta Cinta, était première ballerine, directrice de sa propre compagnie « Rosamunda » qui tourna aux États-Unis, entre autres, dans ces années-là. Elle revit. Et de souffler à la fin de la vidéo : « Il faut aller chercher mes pointes » (voir les explications d’Hervé Platel à ce sujet dans notre encadré).
Où la musique, entre autres vertus, « sert d’amorçage à une mémoire autobiographique défaillante », comme le soulignent Marie-Odile Desana, Isabelle Ducloy et Antoine Lejeune dans le livre Musique, mouvement et maladie d’Alzheimer (Résilience, juin 2012).
Parce qu’elle est apaisante, socialisante, promotrice puissante de tissage des liens, et qu’elle est un remède reconnu contre l’anxiété et la dépression, ils ont développé la musique – ainsi que le chant et la danse - dans l’accueil de jour thérapeutique autonome d’Aix-en-Provence, afin de permettre aux patients Alzheimer et à leur entourage familial de faire face ensemble à la maladie. Ils relatent leurs observations et résultats dans leur ouvrage.
Pierre Lemarquis, neurologue, neurophysiologiste et neuropharmacologue, reprend de son côté l’affirmation de Boris Cyrulnik selon laquelle, la musique est comparable à une « braise de résilience » pour les personnes âgées.
Dans Sérénade pour un cerveau musicien (Odile Jacob, 2009), il nous explique, notamment, comment la musique « permet de maintenir un lien social, une communication, une représentation de soi et constitue une braise de résilience ». Derrière ce terme, il y a ce que l’on appelle « L’effet Mozart », sur lequel nous allons revenir en détail.
Pierre Lemarquis est également l’auteur, avec Michel Delage et Antoine Lejeune, de Petite musique de nuit : de la musique comme braise de résilience chez l’âgé (éditions De Boeck, 2009) : la résilience de la personne âgée, un concept novateur pour prendre en soin la dépendance et la maladie d’Alzheimer.
Dans la rééducation
La musique contribue à la rééducation du langage chez les patients aphasiques, par exemple, qui « retrouvent par le chant une certaine fluence d’élocution : ils ne parlent plus mais ils chantent », souligne Emmanuel Bigand3.
L’apprentissage d’un instrument de musique qui facilite la rééducation motrice des patients après un accident vasculaire cérébral (AVC).
Ainsi, pour paraphraser un célèbre dicton : les paroles s’envolent, la musique reste.

Le constat est aussi clair que surprenant : la musique est une habileté qui est préservée lors d’atteintes cérébrales sévères et elle résiste nettement mieux à ces atteintes que le langage, qui est une des compétences les plus immédiatement perturbées, interpelle Oliver Sacks, médecin, neurologue et écrivain britannique4.
Enfin, une étude publiée dans Frontiers in Human Neuroscience en 20145 montre que des activités musicales facilitent l’acquisition du langage chez des enfants sourds.
Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres ! Les études faites en neurosciences de la musique sur ses applications dans le domaine de la santé ces vingt dernières années sont nombreuses.

Hors pathologie et au quotidien
En plus de nous apporter à son écoute, le bien-être, le moral, une confiance en soi et en l’avenir retrouvée…
La musique contribue à retarder les effets du vieillissement cérébral chez les jeunes seniors, à travers la pratique régulière du piano par exemple, et à réduire le vieillissement cognitif chez des personnes âgées sans pathologie au même titre qu’une pratique adaptée du sport6.
Elle fait également des merveilles dans le domaine de l’éducation, les activités musicales favorisant l’épanouissement des compétences psychologiques de l’enfant en général, qu’elles soient cognitives ou socio-affectives. Ce sont « des effets bien plus inattendus de la musique observés plus récemment », précise Emmanuel Bigand : elle « semble favoriser également en effet le développement des compétences psychosociales et émotionnelles de l’enfant ». L’empathie, par exemple.
Dans le cerveau, c’est la « symphonie neuronale »
Emmanuel Bigand utilise ce terme très parlant pour décrire toutes les zones activées par la musique : non pas une, mais des régions très dispersées dans le cerveau, ainsi que le scanner le montre.
La musique prend littéralement la tête ! Dans le bon sens du terme.
Que se passe-t-il quand on pratique un instrument, par exemple ? (ce qui reste le must pour l’engagement du cerveau)
Cela nécessite une action motrice, un contrôle auditif du son qui est produit, une planification de l’action, que ce soit une planification motrice ou une anticipation des structures, ce qui fait intervenir le cortex moteur, le cortex préfrontal pour tout ce qui a trait à l’anticipation des événements. Pratiquer un instrument, c’est aussi lire une partition, ce qui fait intervenir les aires visuelles. Ensuite, il y a le rythme de la musique, dont le traitement a des structures cérébrales dédiées.
Enfin, bien sûr, il y a le plaisir, l’envie de vivre une émotion. Et là c’est le système limbique (appelé parfois cerveau émotionnel) qui se trouve activé : l’amygdale, ainsi que le noyau accumbens. Nous reviendrons sur ce dernier ensuite.
Une activité « qui prend la tête », dont la spécificité, nous explique le chercheur, est « de stimuler ces réseaux neuronaux avec une exigence temporelle très grande. Tous ces réseaux neuronaux doivent décharger des informations dans des rythmicités temporelles qui sont corrélées. Quand la musique est là, ça se synchronise. Et cette synchronisation a un impact sur la neuro-plasticité – c’est-à-dire la création de nouveaux neurones, puisque des neurones qui travaillent en synchronie améliorent leurs connexions synaptiques »7.
Cette plasticité cérébrale induite par la musique bénéficiera à des activités qui ne sont pas musicales. Sur le développement des acquisitions chez les enfants, par exemple.
Inutile pour autant de courir au Conservatoire de musique pour inscrire votre enfant. Il faut qu’il ait envie de jouer d’un instrument. « S’il n’y a pas de plaisir, continue le chercheur, la neuro-plasticité ne pourra pas se faire parce qu’il n’y aura d’attention portée sur l’activité, donc on va perdre tous les éléments qui sont essentiels pour que cette symphonie neuronale se mette en place ».
L’effet Mozart
Ce qui est bien, c’est que l’on peut bénéficier de cette plasticité même si on écoute simplement de la musique. Revenons au noyau accumbens justement.
La musique procure parfois un plaisir intense, donnant des frissons dans le dos. Elle est littéralement euphorisante.
On a pu constater que cela était dû à l’activation des centres du réseau de la récompense, tels que le noyau accumbens qui décharge de la dopamine.

Le plaisir musical rapporté par les auditeurs dans le scanner est proportionnel à l’activation de ce noyau accumbens et à l’intensité de la décharge de dopamine. Le prix que les auditeurs se disent prêts à payer pour pouvoir acheter les morceaux en question est lui-même corrélé à l’intensité de cette décharge8.
Cette action euphorisante, c’est ce que l’on appelle l’effet Mozart. C’est notre Petite musique de nuit. « Les recherches psycho-musicales démontrent une action objective sur le cerveau », explique le Pr Michel Lejoyeux9, chef du service de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Bichat et professeur à l’université Denis Diderot, et auteur du livre Tout déprimé est un bien portant qui s’ignore (édition, année). Et de continuer : « Les études du fonctionnement du cerveau révèlent que les neurones résistent mieux au stress grâce à l’effet Mozart ». Il nous explique : « l’action euphorisante la plus régulière et troublante est ce que l’on appelle l’effet Mozart.
Quelques mesures du compositeur viennois stimulent et rendent euphoriques la plupart d’entre nous (…) Mozart fait augmenter une hormone cérébrale : le facteur de croissance neuronal. Pour le dire autrement, la musique de Mozart fait repousser les neurones abîmés ».
Un effet euphorisant de la musique, provoquant bien-être et bonne humeur, qui pourrait également s’avérer un rempart protecteur contre les virus !, comme le suggère encore le Pr Michel Lejoyeux : « Des volontaires d’une étude américaine ont été exposés à un virus provoquant le rhume (…) Ceux qui étaient d’humeur joyeuse étaient moins souvent atteints ».
La musique : un besoin vital
Elle est en nous depuis la nuit des temps.
D’aussi loin que l’on peut remonter, la musique a toujours accompagné l’être humain. Il n’existe, en effet, pas de sociétés humaines ni de période dans l’histoire de ces sociétés, où des formes de pratiques musicales n’auraient pas existé ou auraient disparu. Différents chercheurs en neurosciences ou en ethnomusicologie se sont penchés sur le sujet, démontrant l’importance de la musique dans les groupes sociaux. On peut citer parmi eux ceux de l’ethnomusicologue et anthropologue social britannique John Blacking10.
Nous naissons musical, nous mourons musical
« À la lumière des connaissances actuelles, on sait que le cerveau musical existe, qu’il est sans doute antérieur au langage et lui survit », Pierre Lemarquis.
La musique est une forme de communication par les sons - au même titre que le langage -, qui nous accueille à notre arrivée dans la vie (et nous a bercés bien avant la naissance…). C’est le marqueur initial d’attachement à l’autre, qui nous est vital que l’on soit un grand prématuré ou un enfant né à terme (petits êtres immatures que nous sommes à la naissance). « S’il n’y a pas cette sécurité affective, l’enfant ne se développe pas, se développe mal ou, dans le pire des cas, meurt »11.
Et la musique a un impact tout au long de la vie. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dans des stades avancés (mais aussi chez les personnes âgées en maison de retraite ou autre EHPAD), par exemple, il est frappant de voir cette « nécessité impérieuse pour eux d’entretenir des relations avec les autres par l’intermédiaire de la musique ». Ce que résume Emmanuel Bigand en cette formule : « les petits ne parlent pas encore mais ils chantent déjà, et les âgés ne parlent plus mais chantent encore ».
Ce moyen d’attachement aux autres est présent toute la vie, dans les bons moments comme dans les moments difficiles, à l’instar de celui que nous avons vécu lors du premier confinement lié à la crise de la Covid-19 où la musique s’est révélée un puissant facteur de cohésion. Plus moyen de communiquer, de se voir, encore moins de se toucher : « seul le son pouvait traverser les distances et avait le pouvoir de fédérer des groupes beaucoup plus grands que le langage. Et les gens se sont massivement mis à faire de la musique sur les fenêtres ou sur les balcons ou sur les réseaux sociaux ». Un « besoin de mise en relation par le son » qui « en dit long sur la place de la musique dans l’humanité et aussi son impact sur nos cerveaux », conclut Emmanuel Bigand. En ce sens, au-delà d’une activité de culture ou de loisirs, la musique a un rôle fondamental dans l’évolution de l’humanité, selon le chercheur.
Pour conclure
Tout est bon dans la musique. Toute musique est bonne pour le cerveau, donc la santé physique, morale et psychique, dès lors qu’elle nous fait vibrer… de bonheur !
Le musicien Marc Vella12, pianiste nomade, l’a très bien résumé en cette belle phrase : la musique est une vibration aux pouvoirs guérisseurs. Lui qui fait si bien l’éloge de la fausse note, pour « rendre belles les fausses notes de la vie », sillonnant routes et chemins à travers le monde à la rencontre des gens, à bord de sa « Caravane amoureuse ».

Références :
1 – « Le pouvoir transformationnel de la musique : quelles implications pour la société ? », Emmanuel Bigand, Revue internationale de Sèvres (75), Musique et éducation, septembre 2017
Entre les années 2011 et 2013, Emmanuel Bigand a notamment coordonné, entre les annés 2011 et 2013, un important programme de recherche européen (EBRAMUS) sur les nouvelles perspectives thérapeutiques offertes par la musique dans le cas de pathologies cérébrales.
2 - op. cit. 1
3 - Bigand E. (dir.) (2013) : Le cerveau mélomane, Paris, Belin
4 - Sachs O. (2009) : Musicophilia : la musique, le cerveau et nous, Paris, Seuil
5 - Rochette F. Moussard A., Bigand E. (2014) : « Music lessons improve auditory and cognitive performance in deaf children », Frontiers in Human Neuroscience, 8 : 488, 1-9
6 – op. cit 1
7 – Emmanuel Bigand : « La musique a une importance fondamentale dans l’évolution de l’humanité », France Musique, 2 octobre 2020
8 – Salimpoor V., Benovoy M., LarcherK., Dagher A., Zatorre R. (2011) : « Anatomically distinct dopamine release during anticipation and experience of peak emotion to music », Nature Neuroscience, 14, 257-262
9 - Les recettes de la bonne humeur #5 : écoutez du Mozart !, Paulne Tissot, Le Point, 22 avril 2016
10 - Blacking J. How Muscical is Man ? University of Washington Press, Seattle, USA, 1973.
11 – op. cit. 7
12 – Retrouvez Marc Vella sur son site : www.marcvella.com
Concepteur de la Caravane amoureuse en 2004, entrant dans La Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix, chef de file : L’UNESCO, il emmène avec lui des personnes pour dire ‘‘je t’aime’’ aux autres. À ce jour, vingt-huit pays ont été ‘‘conquis amoureusement’’…
En 2019, il fonde l'École de la fausse note, son parrain est Pierre Richard. Son siège est basé près de Genève. Deux antennes en France, une à Lyon et l'autre vers Angoulême.
Hervé Platel et le « renaissance » de Marta
Hervé Platel, neuropsychologue à l’université de Caen et l’un des spécialistes des relations entre la mémoire et la musique, nous explique comment ce moment magique ayant vu renaître Marta González a pu se produire. « Quand on écoute de la musique, on fait fonctionner son cerveau de manière extrêmement large ». Les régions auditives d’abord, et de là, cela part vers une multitude de régions du cerveau. « Les régions motrices, par exemple, continue Hervé Platel. En entendant de la musique, on a envie de bouger, de battre des mains, des pieds, surtout quand c’est un petit peu rythmé. Et puis, écouter de la musique, c’est essayer de comparer ce qu’on entend avec ce qu’on a déjà entendu. Ça fait fonctionner la mémoire, et c’est d’autant plus vrai que si on a fait de la musique, on a fait beaucoup appel à sa mémoire pour mémoriser de nouvelles pièces. Et puis, bien évidemment, la musique, notamment la musique familière, suscite de l’émotion, une émotion qui elle aussi est liée à la mémoire ».
Et Hervé Platel de préciser : « Il y a une grande résistance de la mémoire des chansons et des mélodies que les malades auraient apprises quand ils étaient jeunes. En particulier, la mémoire associative, celle qui va permettre de se souvenir d’événements personnels, mais en les reliant spatialement et temporellement. Cette mémoire-là est très stimulée par la musique, notamment la musique familière, qui culturellement a un lien fort avec l’histoire personnelle et qui agit sur les émotions et permet de sortir les patients de leur apathie ».
Source : Comment la musique agit-elle sur le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?, France Musique, 13 novembre 2020
Pour aller plus loin
Sérénade pour un cerveau musicien, Pierre Lemarquis, Odile Jacob, 2009
Musicophilia : La musique, le cerveau et nous, Oliver Sacks, Le Seuil, 2009
Les bienfaits de la musique sur le cerveau, Emmanuel Bigand, Belin, 2018
Musique et cerveau. Nouveaux concepts, nouvelles explications, Emmanuel Bigand, Michel Habib, Vincent Brun, Sauramps Médical, 2012
Le cerveau musicien : neuropsychologie et psychologie cognitive de la perception musicale, Bernard Lechevalier, Francis Eustache et Hervé Platel, De Boeck, 2015
Le cerveau et la musique : une odyssée fantastique d’art et de science, Michel Rochon, MultiMondes, 2019
Éloge de la fausse note. La Clé d’Être et Le Pianiste nomade, Marc Vella, chez Vega Trédaniel.